Bob Morane T015 La marque de Kali by Vernes Henri

Bob Morane T015 La marque de Kali by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1956-02-22T08:31:45+00:00


Chapitre IX

Les heures s’écoulaient trop lentement au gré de Morane. C’était la nuit du lundi au mardi. Cela faisait donc maintenant cinq jours que le télégramme avait été adressé à William Ballantine et, si tout se passait bien, ce dernier devait avoir atteint Calcutta à l’heure présente. Mais Bill avait-il bien reçu le télégramme en question ? Il suffisait d’une absence, d’un voyage de vacances par exemple, et tout serait manqué…

Morane haussa les épaules.

— Si Bill ne se manifeste pas cette nuit, murmura-t-il, il me restera à tenter seul l’aventure. Demain, j’irai chercher la statuette sacrée, et en route pour Javhalpur…

Le Français était assis dans la grande salle du bungalow de Graham Lowbridge, où se trouvaient adroitement mêlés le confort britannique et la fantaisie de l’Inde. Près de lui, sur une table basse, Bob avait posé l’automatique de sir Graham, prêt à s’en servir à la moindre alerte. Kao Maïmaïtscheng devait en effet savoir à présent que le Français n’était pas mort. Ne voyant pas revenir Rakmah, il lui avait suffi de mener une enquête discrète au Naja Bleu et d’interroger le réceptionnaire de nuit pour apprendre que Morane était revenu en fort mauvais état à son hôtel, pour quitter aussitôt celui-ci. Bien sûr, le Mongol avait dû tout mettre en œuvre pour retrouver la trace de son adversaire, mais Bob et Lowbridge avaient pris toutes leurs précautions pour ne pas se faire repérer. Depuis cinq jours d’ailleurs, Lowbridge n’était plus venu au bungalow, où Morane avait trouvé tout ce qu’il fallait pour se nourrir. L’homme de loi aimait ses aises, et il y avait des conserves plein un placard, des fruits succulents dans le jardin et une cave bien garnie…

Malgré cela, Bob trouvait le temps long, et son impatience s’aggravait au fur et à mesure que les heures s’écoulaient. Pour meubler son attente, il essayait d’arrêter un plan d’action pour les jours à venir. Si Bill Ballantine lui faisait faux bond, il serait seul à lutter à la fois contre Maïmaïtscheng et les sectateurs de Kâli. Dès son départ de Calcutta, il n’aurait plus à compter sur sir Graham. Il y avait bien ce Lal Bhawannee, le Maharajah de Javhalpur, auquel Shedar Sing lui avait conseillé de s’adresser, mais cette aide demeurait cependant bien aléatoire. Une fois de plus, Bob se demandait s’il ne serait pas sage de se confier à Sheela Khan, le chef de la police. Pourtant, le rôle de ce dernier ne lui paraissait toujours pas très clair. Pourquoi, en effet, Sheela Khan avait-il ainsi fait preuve d’un aveuglement volontaire ? Pourquoi aussi, comme il l’avait dit le soir du crime, n’avait-il pas convoqué Morane pour lui faire signer une déposition ? Sheela Khan avait-il un intérêt quelconque à faire accepter, dans le meurtre du professeur Mainright, la thèse du voleur surpris en flagrant délit et tuant pour empêcher sa victime de donner l’alarme ? Bob savait se trouver en présence de deux puissances redoutables ; d’une part, les adorateurs de Kâli qui, aux Indes, se



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